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Guatemala, novembre 2006

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introduction

Passionné depuis des années par les phénomènes volcaniques, en tant que voyageur autant que photographe, je suis souvent allé à la rencontre des volcans ou des activités telluriques, que ce soit dans les Andes, en Islande, à l'île de la Réunion, à  Tenerife, plus récemment aux îles Eoliennes dont les volcans (Vulcano, Stromboli) sont connus depuis l'antiquité et ont donné leur nom générique à certains types d'activité.

 

Le Guatemala n'est pas une destination touristique majeure comme son grand voisin le Mexique. Pourtant, il est le berceau de la civilisation maya, et conserve sur les hauts plateaux des dizaines d'ethnies mayas qui ont gardé beaucoup d'anciennes traditions. Mais bien sûr, ce n'est pas au Guatemala qu'on trouvera les plages de rêve qui attirent tant de vacanciers..

 

Il a pourtant beaucoup d'attraits et une face cachée : son activité volcanique.

 

 

le volcanisme au Guatemala

Sans trop entrer dans des détails techniques, voici sous toutes réserves une explication sommaire de la situation géographique qui favorise cette activité :

 

Le Guatemala se trouve à l'intersection entre la plaque continentale Nord Américaine et la plaque océanique, de ce fait le frottement entre les plaques crée une zone d'instabilité permanente qui a généré un paysage volcanique dense. La moitié sud de la surface du pays a été modelée par cette activité.

 

A ce jour des dizaines de cônes volcaniques importants, s'élevant à des altitudes comprises entre 2500 et 4000 m d'altitude, forment le paysage caractéristique des hauts plateaux. Beaucoup sont simplement en sommeil, et trois sont actuellement en activité quasi permanente.

 

Du fait du lent enfoncement de la plaque sud océanique sous la plaque nord américaine, la zone de jonction qui favorise l'activité tellurique se déplace très lentement vers le sud (à notre échelle, il y faut des millions d'années, à l'échelle de la Terre ce n'est qu'un instant).

 

Et on constate sur le terrain, d'abord que les volcans sont alignés à peu près sur un axe est-ouest, mais aussi pour les trois volcans actifs, qu'il existe chaque fois, au nord du volcan en activité, un ou plusieurs anciens cônes témoins d'une activité beaucoup plus ancienne.

 

Chacun de ces trois volcans représente une typologie différente, indépendamment de son activité. A ce titre, le Pacaya, le Santiaguito, le Fuego méritent d'être observés :

 

volcan Santiaguito

Le Santiaguito est un des cinq volcans les plus dangereux du monde, car c'est un dôme ce qui veut dire que le magma ne vient pas de zones profondes par une cheminée interne, mais constitue une poche au sein du dôme, qui peut par la pression des gaz émerger à tout moment et de tous côtés. Son activité actuelle est de type péléenne (de la montagne Pelée en Martinique), et il peut vomir sans prévenir une nuée ardente capable de parcourir plusieurs kilomètres en quelques minutes.  Adossé à la plaine Pacifique qu'il domine à seulement 2500 m d'altitude, le Santiaguito est né à quelques centaines de mètres au sud de son grand voisin le Santa Maria, énorme strato-volcan culminant à plus de 3770m, à la suite d'une explosion violente qui en a déchiqueté tout le flanc sud en 1902. Au sud du volcan s'étendent des plantations de café qui s'étagent de 800 à 1700 m d'altitude. Et pour son observation dans les meilleures conditions de proximité, il faut pénétrer dans le domaine, un ensemble de 7 fincas qui totalisent un domaine privé de dizaines de milliers d'hectares, où nous n'avons pu pénétrer en 4x4 que grâce à une autorisation du propriétaire obtenue par l'organisateur avec qui nous étions en contact sur place. Première source d'étonnement que de pénétrer dans ce monde à part, qui possède son propre service de police, ses villages d'indiens venus avec toute leur famille pour travailler à la plantation, et ses propres écoles. Pour s'approcher au plus près du volcan, la piste sinue et s'élève peu à peu dans les plantations, jusqu'à ses parties les plus élevées constituant la finca El Faro. Cotoyant en fin d'après-midi les travailleurs revenant de leur journée de cueillette avec des sacs de 50 kg de grains de cafés, notre véhicule atteint un point d'observation à 1500 m d'altitude, où nous planterons nos tentes à même la piste. Las, les nuages montent de la plaine Pacifique et ne tardent pas à nous cacher le volcan. La nuit tombe vite, vers 6h, et malgré une longue attente le sommet ne se dégage pas. Nous entendons pourtant de temps à autre un bruit bizarre, une sorte de sifflement de bouilloire indiquant une éruption , cela durant chaque fois quelques dizaines de secondes, et plus régulièrement un bruit  bizarre,  la chutes de blocs sur les flancs du dôme comme nous l'explique notre guide volcanologue. Tant pis, il faut se résigner à aller dormir, en décidant alors de lever le camp très tôt, vers 4h du matin pour nous rapprocher à pied avant le lever du soleil, et tenter de voir enfin quelque chose..

Au lever sous un ciel étoilé, nous assistons tout à coup à une éruption tout aussi belle qu'éphémère, j'ai à peine le temps de voir en quelques secondes le magma retomber en pluie et s'éteindre sur les flancs du dôme, l'appareil photo est sous la tente.. Nous remontons donc jusqu'à un point d"observation 250 m plus haut. A pied d'oeuvre vers 5h15, il nous reste moins d'une heure avant le lever du soleil. L'appareil est là, sur son pied, prêt à toute éventualité mais las, aucune éruption ne vient troubler l'arrivée du jour..

Mais ensuite, nous pourrons observer, à des intervalles variant entre une demi-heure et une heure, des éruptions pyroclastiques se manifestant pendant quelques minutes par un énorme panache de fumée, atteignant parfois plus de 100 m de large à sa naissance, ets'élevant sur des kilomètres, avant de se regrouper en un nuage qui, dérivant au-dessus de nous, laisse échapper et retomber lentement autour de nous une fine pluie de cendres, un peu comme une bruine. Pas de feu d'artifice, mais tout de même un spectacle impressionnant que nous quittons à regret en fin de matinée..

 

 

volcan Pacaya

le Pacaya, qui culmine à envion 2500m, est un volcan complexe, ni strato-volcan, ni dôme. Comme le Saintiaguito, son activité est permanente, mais une forte explosion en 2005 a modifié les lieux et son activité depuis lors se manifeste essentiellement par des coulées de lave: il n'est plus possible d'aller jusqu'au cratère, le passage ayant été obstrué par ces coulées qui se produisent tous les jours sur ses flancs: tant qu'elles ont lieu, elles sont la soupape de sécurité du volcan, et il n'est pas dangereux de l'observer depuis les pentes situées au nord qui constituent les restes d'une très ancienne activité.. La voie principale pour y accéder depuis Guatemala Ciudad est une route asphaltée qui mène à un village accroché sur ses flancs, village dont les habitants ont du être évacués lors de l'éruption violente de 2005. Ensuite, il faut emprunter un sentier largemet emprunté par les touristes étrangers ou locaux, le territoire étant déclaré comme parc naturel. Nous sommes seuls pourtant à emporter, avec l'aide d'un muletier, du matériel de bivouac pour la nuit, car la majorité des visiteurs viennent ici pour quelques heures et repartent. Une petite heure de marche suffit à traverser la zone forestière pour aboutir à la base du volcan sommital, dans un paysage modelé par les récentes coulées de lave. Un guide local que nous rencontrons explique qu'aujourd'hui il a pu voir se former deux coulées sur le flanc Est. Nous remontons sur un promontoire herbu formé par un ressaut de l'ancien volcan, un peu au nord du cône actif actuel. De ce point de vue nous pouvons distinguer, sur les pentes qui nous font face, deux étroites lignes rougeâtres qui démarrent assez haut sous le cratère et descendent à nousmême pu remonter les zones de lave à pied jusqu'à quelques mètres de la coulée active du moment.

 

volcan Fuego

Le Fuego, superbe strato-volcan en cône parfait à 3700 m d'altitude, nous a offert le plus beau spectacle. Bivouaquant à 3500m sur les pentes de l'ancien volcan situé deux km plus au nord, l'Acatenango, des éruptions très courtes (30 s en moyenne) se produisant à intervalles réguliers, nous ont offert de superbes feux d'artifice : le magma projeté sur quelques centaines de mètres à la verticale du cône, redescend incandescent sur les pentes avant de s'éteindre.