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volcan Santiaguito
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Le Santiaguito est un des cinq volcans les plus dangereux du monde, car c'est un dôme ce qui veut dire que le magma ne vient pas de zones profondes par une cheminée interne, mais constitue une poche au sein du dôme, qui peut par la pression des gaz émerger à tout moment et de tous côtés. Son activité actuelle est de type péléenne (de la montagne Pelée en Martinique), et il peut vomir sans prévenir une nuée ardente capable de parcourir plusieurs kilomètres en quelques minutes. Adossé à la plaine Pacifique qu'il domine à seulement 2500 m d'altitude, le Santiaguito est né à quelques centaines de mètres au sud de son grand voisin le Santa Maria, énorme strato-volcan culminant à plus de 3770m, à la suite d'une explosion violente qui en a déchiqueté tout le flanc sud en 1902. Au sud du volcan s'étendent des plantations de café qui s'étagent de 800 à 1700 m d'altitude. Et pour son observation dans les meilleures conditions de proximité, il faut pénétrer dans le domaine, un ensemble de 7 fincas qui totalisent un domaine privé de dizaines de milliers d'hectares, où nous n'avons pu pénétrer en 4x4 que grâce à une autorisation du propriétaire obtenue par l'organisateur avec qui nous étions en contact sur place. Première source d'étonnement que de pénétrer dans ce monde à part, qui possède son propre service de police, ses villages d'indiens venus avec toute leur famille pour travailler à la plantation, et ses propres écoles. Pour s'approcher au plus près du volcan, la piste sinue et s'élève peu à peu dans les plantations, jusqu'à ses parties les plus élevées constituant la finca El Faro. Cotoyant en fin d'après-midi les travailleurs revenant de leur journée de cueillette avec des sacs de 50 kg de grains de cafés, notre véhicule atteint un point d'observation à 1500 m d'altitude, où nous planterons nos tentes à même la piste. Las, les nuages montent de la plaine Pacifique et ne tardent pas à nous cacher le volcan. La nuit tombe vite, vers 6h, et malgré une longue attente le sommet ne se dégage pas. Nous entendons pourtant de temps à autre un bruit bizarre, une sorte de sifflement de bouilloire indiquant une éruption , cela durant chaque fois quelques dizaines de secondes, et plus régulièrement un bruit bizarre, la chutes de blocs sur les flancs du dôme comme nous l'explique notre guide volcanologue. Tant pis, il faut se résigner à aller dormir, en décidant alors de lever le camp très tôt, vers 4h du matin pour nous rapprocher à pied avant le lever du soleil, et tenter de voir enfin quelque chose..
Au lever sous un ciel étoilé, nous assistons tout à coup à une éruption tout aussi belle qu'éphémère, j'ai à peine le temps de voir en quelques secondes le magma retomber en pluie et s'éteindre sur les flancs du dôme, l'appareil photo est sous la tente.. Nous remontons donc jusqu'à un point d"observation 250 m plus haut. A pied d'oeuvre vers 5h15, il nous reste moins d'une heure avant le lever du soleil. L'appareil est là, sur son pied, prêt à toute éventualité mais las, aucune éruption ne vient troubler l'arrivée du jour..
Mais ensuite, nous pourrons observer, à des intervalles variant entre une demi-heure et une heure, des éruptions pyroclastiques se manifestant pendant quelques minutes par un énorme panache de fumée, atteignant parfois plus de 100 m de large à sa naissance, ets'élevant sur des kilomètres, avant de se regrouper en un nuage qui, dérivant au-dessus de nous, laisse échapper et retomber lentement autour de nous une fine pluie de cendres, un peu comme une bruine. Pas de feu d'artifice, mais tout de même un spectacle impressionnant que nous quittons à regret en fin de matinée..
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